Rendez-vous Down Under

Les Nouvelles Aventures de Justin, Marie, Maya et Sébastien en Australie !

Voyages

Trois mois deja

L'annee 2007 s'envole et les premiers jours au Laos, dans la serenite et la douceur de Louang Prabang, nous paraissent les bienvenus pour faire une pause aujourd'hui. La brume du matin ne s'est pas dissipee, mais tres vite, un soleil doux nous rechauffera. Les maisons coloniales francaises, petits balcons et fenetres a volets, ont ete restaurees; dans les villages plus loin, le bambou et le tek servent de base pour les huttes et maisonettes, parfois sur piloti. Sabaidee, bonjour ! Les laotiens sourient moins spontannement qu'en Thailande; mais des que le premier pas est franchi, on retrouve une gentillesse sincere et touchante.

Arrives dimanche soir 31 apres deux jours de descente du Mekong depuis la frontiere Thailandaise, nous avons retrouve Pascale, venue de Delhi pour quelques jours. 18h00, cafe Van Ban Sen, c'est elle ! Quelle soiree...tout d'abord chercher une chambre, 1h30 de tuk-tuk a tourner, sans succes. Et finalement, la bonne etoile qui s'en mele, et des jeunes Lao etudiants nous pretent la chambre qu'ils louent au mois. Tres bonne viande dans l'ambiance occidentale du Couleur Cafe, puis un dernier verre au HiVe, le bar hype ou l'on retrouve la moitie du bateau dechainee et David la star italienne debridee. Le lendemain, lever aux aurores pour deux jours de trek dans la foret-jungle, a la decouverte des villages Hmong et Khamu, deux ethnies importantes dans le Sud-Est asiatique. Etonnante soiree du 1er janvier dans le village accroche, loin de l'eau, loin de l'electricite et si vivant, avec ces cochons et ces poules. Surpris de se trouver accueilli simplement, sans fioriture ni artifice touristique. Pres du feu, sous la lune aveuglante et minerale, le chef du village partage avec les hommes du coin une cigarette fumee dans une pipe a eau. Nous dormons colles les uns aux autres sur une tresse de bamboux, alors que dans l'unique piece en terre de cette cabane aux milles interstices, la femme evente bruyemment le riz, que les petits se lavent les pieds en ralant en guise d'unique hygiene du soir, et que l'homme cherche dans les creux des lattes ... des scorpions. Marie et Pascale se lient avec Pageon, petite fille adorable et petillante qui ne les quittent pas. Le matin, a 7h00, une partie de ballon fait rire toute la famille. Pageon s'essaie a la photo avec fierte et tire quelque portraits instinctifs saisissants. 

    

Trois mois deja en Asie, nous progressons dans ce voyage aux milles couleurs, rebondissant chaque jour, et nos impressions varient, suivant les rencontres et l'energie du moment. Que penser de ces pays traverses, a l'histoire parfois tragique (lire l'emouvant D'abord, ils ont tue mon pere de la cambodgienne Lung Ung), au developpement souvent bancal, au tourisme perturbant et salvateur ? Un si complexe melange ne s'evalue pas en un unique voyage, mais nous ressentons intuitivement le bon et le mauvais. Nous passons en riches voyeurs, accapares par nos propres vies, traversant sans la toucher celle de ces gens. Et soudain, nous echangeons quelque chose d'immateriel et de chaud, un subtil melange de sourires et de regards. Ou bien, nos yeux se portent sur un tableau, sorti d'un souvenir inacheve, lorsque deux elephants montes a cru, se balancent sur les berges du Mekong, tirant derriere eux d'enormes troncs d'arbres qu'ils acheminent vers une frele embarcation. Alors, certainement, nous experimentons l'essence du voyage, qui se passe d'explications et de raisons. Et probablement, l'echange est la, dans les deux sens, lorsque le respect et la confiance vont de paire entre nos hotes et nous.

En chemin, les hauts et les bas existent. Parfois, assomes par un bus, vaseux et ou un peu deranges, le mental suit difficilement. Prendre des photos semble vain, et faire des efforts pour avancer bien complique. Mais il faut faire le dos rond, partager avec l'autre, savoir se reposer sur des epaules apaisantes, et attendre le lendemain patiemment. Ca ne dure jamais longtemps. Un voyage fatiguant donc, d'ou l'urgence de savoir souffler regulierement, surtout comme avant-hier soir lorsqu'il n'y a pas eu de petite douche, meme froide, depuis 4 jours. Dire stop au rythme qui s'emballe donc, logiquement, car etre si pres, si proche, ...juste la, a cote ! nous nous sentons obliger d'y passer. Et bien non. Il nous faut refuser la tyranie du consommateur, et de la rentabilite maximum. Tant pis ! Oui, nous n'aurons pas vu Calcutta, Shangai et Hanoi. Le voyageur, dans son urgence de decouvertes, renonce au voyage eperdu pour profiter de petites choses simples. Nous essayons de nous ameliorer et de nous en convaincre car c'est la clef.

Nos sacs se sont ameliores en cours de route, et nous avons maintenant l'habitude de les plier en 10 minutes, meme lorsqu'ils sont eventres dans la piece. A tout dire, le top 3 de nos sacs pourrait etre : les deux cordelettes pour etendre le linge dans la chambre, la frontale, et les sandalettes en plastiques lorsqu'il s'agit d'affronter une salle d'eau repoussante. Les jumelles et les sacs-a-viandes nous ont quitte en revanche. Nous echangeons ou achetons en cours de route des livres, anglais et francais, essayant de trouver un echo different dans une lecture originale du pays traverse. Sur la Chine campagnarde des 40 dernieres annees, lisez avec delice le court et dense Tu es une riviere de Chi Li, qui nous a fascine et choque en meme temps.

Merci pour vos mails et commentaires pour la nouvelle annee 2007. Nous vous souhaitons une annee 2007 riche et surtout que les esprits des maisons soient calmes et bienveillants (le Laos des ethnies regorge de coutumes animistes).

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
C'est insupportable de ne pas avoir de vos nouvelles!!! cela fait déjà 10 jours que ma saison préférée me laisse en attente. Vite, on veut connaître la suite... Je vous embrasse très fort. Muskan
Répondre